Triangle Strategy arrive comme une bouffée d’air frais dans le monde des jeux de rôle tactiques. Développé par Square Enix et sorti en 2022 sur Nintendo Switch, puis sur d’autres plateformes, ce titre HD-2D mélange pixels rétro et effets modernes pour un rendu visuel unique. J’ai passé des dizaines d’heures à explorer ses terres fictives de Norzelia, déchiré entre alliances fragiles et batailles intenses. Mon avis global penche vers le positif : ce jeu excelle dans sa narration politique et ses mécaniques de combat, même si le rythme peut parfois traîner. Pour les fans de stratégie, il représente une aventure riche en choix moraux qui influencent l’issue. Dans les lignes qui suivent, je détaille ce qui m’a séduit et ce qui m’a laissé perplexe, avec un focus sur l’expérience globale.
L’histoire de Triangle Strategy : une intrigue politique haletante
Norzelia, un continent ravagé par les guerres et les manigances, sert de toile de fond à une trame narrative inspirée de conflits historiques réels. Le joueur incarne Serenoa Wolffort, héritier d’une maison noble, pris dans un tourbillon d’alliances entre trois nations : Glenbrook, Hyzante et Centralia. Chaque chapitre pivote autour de dilemmes éthiques, comme sacrifier des vies pour un bien supérieur ou préserver des ressources vitales.
Les choix qui pèsent lourd
Le système de votes, où les personnages débattent et influencent la direction de l’histoire, ajoute une couche de réalisme. J’ai revécu plusieurs fois des chapitres pour explorer des branches alternatives, menant à quatre fins possibles. Cette rejouabilité narrative m’a accroché, car chaque décision résonne au fil des événements. Les thèmes de pouvoir, de loyauté et d’environnement résonnent avec notre monde, sans jamais forcer la métaphore.
Malgré cela, les dialogues abondants, souvent expositifs, demandent du temps. Les cutscenes en 2D animées sont belles, mais leur fréquence ralentit le flux. Une fois immergé, on oublie ces moments pour se concentrer sur les rebondissements.
Le gameplay tactique : des batailles qui exigent de la réflexion
Triangle Strategy brille par son système de combat au tour par tour, ancré dans un environnement interactif. Les cartes ne sont pas plates ; élévations, obstacles et éléments comme le feu ou l’eau modifient les stratégies. J’ai appris à positionner mes unités pour exploiter les faiblesses ennemies, en gérant ressources et moral.
Classes et personnalisation
Les personnages évoluent via un arbre de compétences partagé, permettant des builds hybrides. Un archer peut devenir soigneur, ou un guerrier tank. Cette flexibilité récompense l’expérimentation. Les combats durent 20 à 40 minutes, avec un mode facile pour les novices et un normal qui punit les erreurs.
Exploration et quêtes secondaires
Entre les batailles, l’exploration des camps ou des villages révèle des encyclopédies et des objets. Les quêtes annexes, courtes mais impactantes, approfondissent les backstories sans alourdir l’ensemble. J’ai apprécié comment ces pauses contrastent avec l’intensité des affrontements.
Les personnages : un casting attachant mais inégal
Serenoa, Frederica et Benedict forment un trio central solide, chacun portant des idéaux clairs. Frederica, avec son passé d’esclave, apporte une dimension émotionnelle rare dans le genre. Les secondaires, comme la mercenaire Anna, volent souvent la vedette par leur humour ou leur gravité.
Certaines figures restent en retrait, servant plus de pions narratifs que de héros développés. Les doublages en anglais, avec textes en français, ajoutent du charisme, bien que les accents varient en qualité. Au final, l’attachement grandit avec les interactions, rendant les pertes plus poignantes.
Graphismes HD-2D et bande-son : un mariage réussi
Le style HD-2D, vu dans Octopath Traveler, élève les sprites 2D par des arrière-plans 3D détaillés. Les champs de bataille regorgent de vie, avec vents animés et éclats de magie. Sur Switch, la fluidité tient la route, portable ou docké.
La musique, composée par Akira Senju, oscille entre orchestres épiques et thèmes folkloriques mélancoliques. Les pistes de combat dynamiques s’adaptent au tempo, boostant l’adrénaline. Les effets sonores, comme le clang des épées, immersent sans distraire.
Points forts et faiblesses en un coup d’œil
- Narration ramifiée avec impacts durables sur l’histoire
- Combats tactiques profonds et variés
- Style visuel HD-2D enchanteur
- Bande-son mémorable qui accompagne l’aventure
- Rejouabilité élevée grâce aux fins multiples
Pour les faiblesses, le pacing lent au début et les dialogues verbeux freinent l’élan initial. Certains combats se répètent en structure, demandant de la patience.
Comparaison avec d’autres SRPG phares
| Jeu | Histoire | Gameplay |
|---|---|---|
| Triangle Strategy | Politique mature, choix moraux | Tactique environnementale, personnalisation flexible |
| Fire Emblem: Three Houses | Académie et guerres, liens sociaux | Classes rigides, focus sur relations |
| Tactics Ogre: Reborn | Intrigue épique, branches narratives | Combats classiques, grind optionnel |
Triangle Strategy se distingue par son accent sur l’éthique collective plutôt que personnelle, et son utilisation astucieuse du terrain. Face à Fire Emblem, il sacrifie les romances pour une intrigue plus froide. Contre Tactics Ogre, il modernise les visuels sans trahir les racines.
Mon verdict final sur Triangle Strategy
Après 50 heures de jeu, Triangle Strategy s’impose comme un must pour les amateurs de tactique. Ses forces narratives et mécaniques l’emportent sur ses lenteurs, offrant une expérience qui pousse à réfléchir autant qu’à planifier. Si vous aimez les récits où chaque vote compte, foncez. Note personnelle : 8.5/10. Ce titre mérite sa place dans votre bibliothèque, surtout à prix réduit. Il ravive l’esprit des classiques tout en innovant subtilement.

